Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/475

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

direction qu’on leur imprime : c’est un fait que j’ai moi-même, plus d’une fois, eu l’occasion d’observer[1].

D’un autre côté, l’on voit des hommes qui contractent, assez facilement, l’habitude de dormir à cheval, et chez lesquels, par conséquent, la volonté tient encore alors, beaucoup de muscles du dos en action. D’autres dorment debout. Il paroît même que des voyageurs, sans avoir été jamais somnambules, ont pu parcourir à pied, dans un état de sommeil non équivoque, d’assez longs espaces de chemin. Galien[2] dit qu’après avoir rejeté long-temps tous les récits de ce genre, il avoit éprouvé sur lui-même qu’ils pouvoient être fondés. Dans un voyage de nuit, il s’endormit en marchant, parcourut environ l’espace d’un stade, plongé dans le plus profond sommeil, et ne s’éveilla qu’en heurtant contre un caillou.

  1. Van-Swieten, dans ses Commentaires sur l’épilepsie, cite un exemple plus frappant encore, celui d’une jeune fille cataleptique qui, plongée dans le plus profond sommeil, parloit et marchoit avec beaucoup de vivacité.
  2. Gal. de motu muscalorum, lib. 11, cap. iv.