Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/474

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mières, la digestion, quoique facile et complète, se fait encore alors avec beaucoup plus de lenteur ; chez les secondes, c’est précisément parce que cette fonction se ralentit et devient plus paisible, qu’elle se fait mieux : et quand certains individus digéreroient plus promptement endormis qu’éveillés, cette exception ne seroit qu’un nouvel exemple des variétés, ou des bizarreries que peut offrir l’économie animale, ou une nouvelle preuve de la puissance des habitudes.

Ajoutons qu’on pourroit la rapporter à d’autres faits analogues, que présentent les fonctions des organes extérieurs.

D’un côté, nous voyons les somnambules se servir, avec beaucoup de force et d’adresse, des muscles de leurs jambes et de leurs bras, quoique leurs sens restent plongés dans un sommeil profond. Les cataleptiques, qui sont le plus souvent insensibles à toutes les excitations externes, peuvent tantôt conserver les différentes attitudes qu’on leur fait prendre, ce qui demande la contraction soutenue des muscles employés à déterminer et à fixer ces attitudes ; tantôt ils peuvent marcher en avant assez loin, et conserver pendant quelque temps, le degré de mouvement et la