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mière n’a fait aucune impression, leurs yeux même étant ouverts. Enfin, le sommeil du tact est évidemment plus facile à troubler que celui de l’ouïe. Il est notoire qu’on peut dormir paisiblement au milieu du plus grand bruit, souvent même sans en avoir une longue habitude ; et les sensations pénibles du toucher n’ont pas besoin d’être très-vives pour faire cesser un sommeil profond : la même personne qu’on n’a pu réveiller par des bruits soudains très-forts, se lève tout-à-coup en sursaut au plus léger chatouillement de la plante des pieds.

§. ii.

Ce qui se passe dans les organes des sens et dans les autres parties extérieures, est l’image fidelle de ce qui se passe dans celles qu’animent les extrémités sentantes internes. Les viscères s’assoupissent l’un après l’autre ; et ils s’assoupissent très-inégalement.

Nous avons déjà fait observer qu’à l’approche du sommeil, la respiration se ralentit : tout le temps qu’il dure, et sur-tout dans les premières heures, elle est, tout-à-la-fois, lente et profonde. Ainsi donc, sans imputer