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son sein, le plus grand nombre des causes de mouvement : c’est ce reflux des puissances nerveuses vers leur source, ou cette concentration des principes vivans les plus actifs, qui constitue et caractérise le sommeil. Si-tôt que cet état commence à se préparer dans le cerveau, le sang, par une loi qui dirige constamment son cours, s’y porte en plus grande abondance : car les mouvemens circulatoires tendent toujours spécialement vers les points de l’économie animale, où les causes excitantes[1] se rassemblent ; et la foiblesse des vaisseaux que le sang vient gonfler, n’opposant ici presque aucune résistance, il n’est point détourné de sa direction, comme il arrive dans certaines concentrations ner-

  1. Les causes excitantes ne sont plus répandues en aussi grande quantité dans les membres ; et quoiqu’alors le cerveau n’agisse pas autant, du moins à plusieurs égards, que pendant la veille, ces causes sont en effet concentrées dans son sein. La raison qui fait que leur présence, après avoir stimulé le cerveau dans un certain sens, finit par l’engourdir dans tous les autres, tient à des lois physiologiques que ce n’est pas ici le lieu d’éclaircir. Mais le fait est constant, (Note de la première édition.)

    Quelques personnes paroissent avoir mal saisi le sens