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Du Sommeil en particulier.
§. i.

Pour apprécier les effets du sommeil sur l’organe pensant, et pour juger à quel point les songes se rapprochent en effet du délire, il est nécessaire de se faire un tableau succinct des circonstances qui déterminent et complètent l’assoupissement ; il est sur-tout indispensable d’embrasser d’un coup-d’œil, la suite des phénomènes qui caractérisent chacun de ses degrés.

Tous les besoins renaissent, toutes les fonctions s’exécutent à des époques fixes et isochrones. La durée des fonctions est la même pour chacune de leurs périodes : les mêmes appétits, ou les mêmes besoins, ont des heures marquées pour chacun de leurs retours ; et, le plus souvent, lorsque les besoins ne sont pas satisfaits alors, ils diminuent et s’évanouissent au bout d’un certain temps, pour ne revenir avec plus de force et d’importunité, qu’à l’époque suivante qui doit en ramener les impressions. Ce caractère de périodicité se remarque particulièrement dans les retours et dans la durée du