Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/459

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faits recueillis dans tous les pays et dans tous les siècles, qu’on a reconnu la liaison constante et régulière de la folie avec différentes maladies des viscères du bas-ventre, et avec certaines lésions sensibles de la pulpe cérébrale, ou des parties adjacentes, capables d’agir immédiatement sur elle. Mais ce qui constate encore mieux cette liaison, c’est l’utilité, bien vérifiée également, de certains remèdes appliqués à la maladie primitive, et dont l’action fait disparoître, tout ensemble, et la cause et l’effet. Ainsi, dans les folies atrabilaires, les anciens employoient avec confiance, et les modernes ont eux-mêmes, depuis, avantageusement employé les fondans, les vomitifs et les purgatifs énergiques : dans celles qui dépendent de l’inflammation lente des organes de la génération et du cerveau lui-même, ou de la phlogose plus aiguë de l’estomac, des autres parties épigastriques et des meninges cérébrales, les saignées, et sur-tout l’artériotomie[1], ont opéré des guérisons subites et comme miraculeuses. Ainsi, les délires dépendans des

  1. Par exemple, la section de l’artère temporale, dont on a plusieurs fois, observé les effets salutaires.