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et c’est, pour l’ordinaire, en occasionnant des accès convulsifs, accompagnés de délire, qu’elles troublent l’action du système sensitif.

Les dissections anatomiques ont montré, chez un nombre considérable de sujets, morts en état de démence, différentes altérations dans la couleur, dans la consistance et dans toutes les apparences sensibles du cerveau. Pinel affirme n’avoir rien découvert de semblable dans les cadavres de ceux qu’il a disséqués ; et l’on peut compter entièrement sur les assertions d’un observateur si sagace et si scrupuleusement exact : mais il est impossible aussi de rejeter celles de plusieurs savans anatomistes, non moins dignes de foi. Outre les vices de conformation de la boîte osseuse, et les altérations des meninges dont nous venons de parler, Ghisi, Bonnet, Littre, Morgagni, et plusieurs autres, ont reconnu dans les cadavres des fous, différentes dégénérations bien plus intimes, de la substance même du cerveau. On y a trouvé des squirrhes, des amas de phosphate calcaire, plusieurs espèces de vrais calculs, des concrétions osseuses, des épanchemens d’humeurs corrosives ; on a vu les vaisseaux