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qu’il assigne ; en un mot, cette idée n’est qu’un simple apperçu. Nos recherches nous ont mis en état d’aller plus loin ; et nous pouvons, j’ose le dire, non seulement exposer avec plus d’exactitude, ce qu’elle renferme de vrai, mais sur-tout la ramener à des vues plus générales, seules capables de lui donner un solide appui.

En effet, nous connoissons les différentes sources de nos idées et de nos affections morales : nous avons déterminé les diverses circonstances qui concourent à leur formation. La sensibilité ne s’exerce pas uniquement par les extrémités externes du système nerveux ; les impressions reçues par les sens proprement dits, ne sont pas les seules qui mettent en jeu l’organe pensant : et l’on ne peut rapporter exclusivement, à l’action des objets placés hors de nous, ni la production des jugemens, ni celle des desirs. On a vu, dans le second et le troisième Mémoire, que la sensibilité s’exerce, concurremment avec les organes des sens, par les extrémités nerveuses internes qui tapissent les diverses parties, et que les impressions qu’elles reçoivent dans les différens états de la machine vivante, lient étroitement toutes les opérations des