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comme l’instinct semble, à son tour, être, par rapport aux attractions animales primitives, ce qu’est la sensation, par rapport à l’impression la plus simple, à celle que reçoivent des extrémités nerveuses, dépendantes d’un centre partiel isolé. Parvenues à ce terme, les tendances sympathiques ont pu tromper facilement les observateurs les plus attentifs et les plus exacts. La grande difficulté d’en rapporter les effets à leur véritable cause, a pu faire penser que des facultés inconnues étoient nécessaires pour faire concevoir de tels phénomènes. Ces tendances sont en effet, alors, ce qu’on entend par la sympathie morale : principe célèbre dans les écrits des philosophes écossais, dont Huttchesson avoit reconnu la grande puissance sur la production des sentimens ; dont Smith a fait une analyse pleine de sagacité, mais cependant incomplète, faute d’avoir pu le rapporter à des lois physiques, et que Madame Condorcet, par de simples considérations rationnelles, a su tirer, en grande partie, du vague où le laissoit encore la Théorie des sentimens moraux.

La sympathie morale consiste dans la fa-