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comme l’élément qui les transmet, ne sont pas seulement la source de beaucoup d’idées et de connoissances ; elles produisent encore, ou du moins elles occasionnent une foule de déterminations affectives, qui ne peuvent être entièrement rapportées à la réflexion. Les sensations que l’œil reçoit des êtres vivans, ont un autre caractère que celles qui lui représentent les corps inanimés. Leurs formes, leurs couleurs, leurs rapports de situation avec les autres corps de la nature, les avantages même que l’individu peut en attendre, ou les inconvéniens qu’il peut en redouter, ne suffisent pas pour expliquer le genre particulier d’émotions intérieures qu’ils font naître. L’aspect du mouvement volontaire nous avertit qu’ils renferment un moi, pareil à celui qui sert de lien à toute notre existence. Dès ce moment, il s’établit d’autres relations entre eux et nous ; et peut-être, indépendamment des affections et des idées que leurs actes extérieurs, ou les mouvemens de leur physionomie manifestent, les rayons lumineux émanés de leurs corps, sur-tout ceux que lancent leurs regards, ont-ils certains caractères physiques, différens de ceux qui vien-