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thiques, l’amour et la tendresse maternelle, considérés comme simples déterminations animales, ne se marquent pas toujours par les attractions physiques qui les caractérisent spécialement ; elles sont très-souvent modifiées, quelquefois dénaturées par des répulsions prédominantes, qui ne tiennent pas toutes uniquement au seul besoin contrarié. Il est même assez remarquable que ce soit, en général, dans des races et chez des individus d’une excessive sensibilité nerveuse, que s’observent les plus grands écarts de la sympathie ; et que, tantôt par l’effet des résistances qu’elle rencontre, tantôt par la perversion totale de son instinct, on retrouve précisément chez eux, à côté d’elle, ou même par son effet immédiat, les répugnances les plus singulières, les aversions automatiques les plus invincibles, et jusqu’aux égaremens de la plus aveugle fureur[1].

  1. Plusieurs individus des espèces les plus intelligentes, comme le chat, et des plus tendres dans leur maternité, comme la poule, détruisent quelquefois et dévorent leurs petits. Il ne faut pas confondre cet égarement de l’instinct, avec l’aveugle gloutonnerie des espèces stupides, par exemple, du cochon, chez lequel on peut souvent observer le même fait.