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abouchant, et s’allongeant de l’une à l’autre, y pénètrent par une vive impulsion ; de sorte qu’elles ne forment plus qu’une seule partie, vivent d’une vie commune ; et tous les mouvemens isolés et propres, que chacune d’elles exécute, correspondent à des impressions qu’elles se renvoient et se communiquent réciproquement. C’est là ce qui fournit à Tagliacoti, chirurgien du seizième siècle, une idée bizarre, mais ingénieuse, pour restaurer certaines parties du visage, comme le nez, les lèvres, &c. quand des maladies, ou des blessures les ont détruites. Il y faisoit une incision qui mettoit le vif à découvert ; il y colloit un lambeau, convenablement disposé, de la peau et du tissu cellulaire de quelque membre, par exemple, du bras, et ne séparoit les deux parties, que lorsqu’il étoit assuré que la greffe avoit pris dans tous ses points. Tous les livres de chirurgie parlent de cette méthode, ou plutôt de cette indication ; car il paroît qu’elle fut très-rarement employée, même du temps de l’auteur ; et depuis l’époque de son invention, les grandes difficultés dont est accompagnée son exécution, l’ont fait abandonner entièrement.