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dans la simple vitesse du cours des humeurs, suffit pour éclaircir ou troubler, aviver ou émousser toutes les sensations à la fois.

Observons enfin, que tous les organes des sens n’exercent leurs fonctions spéciales, que par des relations directes et continuelles avec le cerveau ; qu’ils se ressentent les premiers des changemens qui peuvent survenir dans ses dispositions ; et que son état est la circonstance la plus capable de modifier, et même d’intervertir entièrement l’ordre et le caractère des sensations.

Je ne vais pas plus loin : des preuves nouvelles ajouteroient peu de force à ce qui vient d’être dit. Nous pouvons donc conclure avec toute assurance, que la bonne analyse ne peut isoler les opérations d’aucun sens en particulier, de celles de tous les autres ; qu’ils agissent quelquefois nécessairement, et presque toujours occasionnellement, de concert ; que leurs fonctions restent constamment soumises à l’influence de différens organes, ou viscères ; et qu’elles sont déterminées et dirigées par l’action, plus directe et plus puissante encore, des systèmes généraux, et notamment du centre cérébral.

Ces considérations ouvrent, pour l’étude