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seuls rapports qui rapprochent ces deux sens, et les confondent, en quelque sorte, dans les considérations physiologiques les plus triviales : d’autres rapports moins matériels unissent encore les sensations qui leur sont propres, bien que très-différentes par la nature de leurs causes, et très-distinctes par leurs caractères, ou par les effets qu’elles produisent sur tout le système. D’ailleurs, ces sensations se mêlent d’une manière remarquable ; elles se dirigent, s’éclairent, se modifient, et peuvent même se dénaturer mutuellement. L’odorat semble être le guide et la sentinelle du goût : le goût, à son tour, exerce une puissante influence sur l’odorat. L’odorat peut isoler ses fonctions de celles du goût : ce qui plaît à l’un, ne plaît pas toujours également à l’autre. Mais comme les alimens et les boissons ne peuvent guère passer par la bouche, sans agir plus ou moins sur le nez, toutes les fois qu’ils sont désagréables au goût, ils le sont bientôt à l’odorat : et ceux que l’odorat avoit d’abord le plus fortement repoussés, finissent par vaincre toutes ses répugnances, quand le goût les désire vivement.

Pour ne pas multiplier les exemples du