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Au moment de la naissance, le centre cérébral a donc reçu et combiné déjà beaucoup d’impressions, il n’est point table rase, si l’on donne au sens de ce mot, toute son étendue. Ces impressions sont, à la vérité presque toutes internes ; et sans doute il est table rase, relativement à l’univers extérieur : car la connoissance qu’il en acquiert, ne peut être que le fruit des tâtonnemens réitérés, et simultanés de tous les sens ; et l’organe pensant n’est véritablement comme tel, en relation avec cet univers, que lorsque les objets et les diverses sensations qu’ils occasionnent, deviennent pour le moi, déterminés et distincts.

Mais il s’en faut beaucoup que les sensations, les déterminations et les jugemens qui n’ont lieu qu’après la naissance, soient étrangers à l’état antérieur du fœtus. Un petit nombre de réflexions suffit pour faire sentir que cela n’est pas possible. 1o. Le caractère et le genre même des sensations tiennent à l’état général du système nerveux ; car cet état est sur-tout ce qui différencie les espèces et les individus. 2o. Les habitudes particulières des différens organes, ou systèmes d’organes liés par une étroite sympa-