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ou des mouvemens qui contribuent à sa production.

Nous savons qu’avant de voir le jour, le fœtus a déjà reçu, dans le ventre de la mère, beaucoup d’impressions diverses, d’où sont résultées en lui, de longues suites de déterminations ; qu’il a déjà contracté des habitudes ; qu’il éprouve des appétits, et qu’il a des penchans. Ces impressions et ces déterminations ne se trouvent point renfermées dans le cercle étroit d’un seul, ou de quelques organes ; elles n’appartiennent point à quelqu’un de ces foyers partiels de réaction, destinés à diriger des mouvemens de peu d’importance. Après s’être graduellement formées dans certains systèmes généraux d’organes, elles sont devenues communes au système total. C’est d’elles que dérivent ces habitudes, ces appétits, ces penchans, dont la production ne peut être due qu’à l’action de tout l’organe nerveux, et dont l’ensemble constitue l’instinct primitif[1].

  1. On verra plus bas, pourquoi je l’appelle instinct primitif. En effet, à des époques postérieures de la vie, on voit éclore de nouveaux penchans, qui doivent être également rapportés à l’instinct.