Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/380

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

binées engendrent les jugemens et les désirs.

Jusqu’à cette époque, on avoit pu faire d’utiles recherches sur l’art du raisonnement, indiquer les routes générales de la vérité, fixer les caractères auxquels on peut la reconnoître, et tracer les meilleurs moyens de la faire pénétrer dans les esprits : mais on n’avoit encore, et peut-être on ne pouvoit avoir, aucune notion précise, ni de la manière dont nous commerçons avec le monde extérieur, ni de la nature des matériaux de nos idées, ni de la série d’opérations par lesquelles les organes des sens et le cerveau reçoivent les impressions des objets, les transforment en sensations ou impressions perçues, et, de ces dernières, composent tout le système intellectuel et moral. Il faut pourtant l’avouer : cette analyse, qui a fait faire un si grand pas à l’idéologie, est pourtant encore incomplète ; elle laisse même dans les esprits, plusieurs idées fausses sur le caractère des fonctions du système sensitif et cérébral, sur le genre d’influence qu’elles éprouvent de la part des autres fonctions organiques, sur les rapports nécessaires qui lient entr’eux, tous les mouvemens vitaux, et les font résulter