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geur foncée, soit de toute la peau, soit uniquement de celle des parties spécialement frappées par le froid. Ainsi, d’un côté, le ton des solides est augmenté directement ; de l’autre, un vif sentiment de force se communique à toutes les divisions du système : et le principe des mouvemens agit avec un surcroît de vigueur et d’aisance, correspondant à celui que viennent de recevoir l’énergie tonique et le ressort des organes moteurs.

En même temps, l’air plus dense applique au poumon une quantité relativement plus grande de gaz oxigène ; il s’y produit immédiatement[1] une somme de chaleur plus considérable : tandis que, de leur côté, les viscères du bas-ventre, notamment ceux de la région épigastrique, dont on connoît l’influence étendue sur tout le système, se trouvent plus vivement sollicités par ce refoule-

  1. Toute la chaleur du corps ne se forme pas dans le poumon : mais l’action de ce viscère en développe une portion considérable. Ce n’est pas, au reste, ici le lieu de rechercher quelles sont les autres circonstances, dont le concours influe sur la production d’un phénomène si important dans l’économie animale.

    Je renvoie encore à la Physiologie de l’illustre professeur Dumas, qui, si jeune, a déjà pris une place si distinguée dans le monde savant.