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la présence des objets extérieurs. Il est pourtant assez probable que leur effet se réduit, chez l’un comme chez l’autre, au simple sentiment de bien-être, ou de mal-aise, et dans les cas où l’absorption des cavités viscérales et du tissu cellulaire languit, à l’état de torpeur et d’engourdissement nerveux, dont cette circonstance est toujours accompagnée.

Je ne parlerai même pas des affections sympathiques, engendrées dans le fœtus, par ses intimes rapports avec la mère. Il me suffit de faire observer que la mère exerce en effet sur lui l’influence la plus étendue, non seulement à raison de la nature du fluide nourricier qu’elle lui transmet, mais encore par l’espèce d’incubation nerveuse à laquelle il demeure constamment soumis dans la matrice, dont l’exquise sensibilité est assez connue. De-là, cet accord, cette union dans la manière d’être et de sentir de l’enfant et de la mère ; de-là, cette transmission des maladies, des dispositions morales, de certaines habitudes, de certains appétits de la mère à l’enfant : phénomènes qu’on observe sur-tout dans les cas où l’une est très-sensible, et l’autre, d’une organisation pri-