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celui des autres. Mais, je le répète, les différences qui les distinguent, considérées dans leur ensemble, ne doivent pas sans doute être imputées au seul état de l’air. Cependant, comme ce n’est point ici le lieu d’examiner les autres causes qui peuvent y concourir, il nous suffit de reconnoître la réalité du fait, de limiter ainsi d’avance le sens de nos propres conclusions, et de les garantir, dans l’esprit du lecteur, d’une extension qu’elles ne doivent réellement point avoir.

Pour se faire une idée juste et complète des effets de l’air froid, ou, si l’on veut, du froid en général, sur les corps vivans, il faut nécessairement tenir compte, et de son degré d’intensité, et de la durée de son application : car, suivant que le froid est plus ou moins intense, et que son application est plus ou moins prolongée, ces effets sont très-différens. Un froid modéré, qui n’agit que passagèrement sur nous, produit un léger resserrement de tous les vaisseaux qui rampent à la superficie du corps et des bronches pulmonaires. Cette première impression est suivie d’une réaction prompte, qu’on peut facilement reconnoître au coloris plus brillant du visage, quelquefois même à la rou-