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fonctions de l’économie animale, on observe une série distincte d’impressions et de mouvemens qu’elles déterminent. L’habitude et le besoin des unes et des autres produisent un nouvel ordre de tendances, ou d’affinités. De-là, les appétits qui se rapportent aux alimens, ou l’instinct de nutrition : et cet instinct acquiert rapidement une grande puissance, par le caractère des impressions agréables qu’il cherche, et des impressions pénibles qu’il a pour objet de faire cesser. Il se fortifie encore beaucoup, par ses rapports directs et constans d’influence réciproque, avec l’instinct de conservation. Enfin, la sympathie de tous les viscères du bas-ventre avec les organes du goût et de l’odorat, fait qu’un certain degré d’excitation de ces derniers, est inséparable de la série d’impressions et de mouvemens dont nous avons dit que la digestion se compose. Or, cette circonstance doit rendre, et rend en effet, l’instinct de nutrition plus énergique ; elle en rend sur-tout les appétits plus distincts et plus éclairés : et l’on observe qu’ils le sont d’autant plus, que le goût et l’odorat ont un plus grand degré de perfection.