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ne paroissent jamais, en effet, pouvoir être entièrement interrompues, sans que la vie elle-même cesse à l’instant, doivent engendrer bientôt, par leur répétition continuelle, la première, la plus constante et la plus forte des habitudes de l’instinct, celle de la conservation. Tel est, en effet, le résultat connu de l’organisation vivante ; résultat qui précède tout ce que nous entendons par réflexion et jugement : et cette habitude ne s’ensuit pas moins directement et moins nécessairement des lois de la combinaison animale, que les premières et les plus simples tendances de la vitalité.

Dans les premiers temps de la gestation, l’estomac et les autres organes du fœtus, qui doivent concourir à la digestion des alimens, paroissent réduits à l’inaction la plus entière. La nutrition s’opère par la veine ombilicale ; le sang qu’elle a amené vers le cœur, va de là se distribuer à toutes les parties du fœtus : il y porte les principes de leur développement et les matériaux de toutes les sécrétions. Le surplus, ou le résidu de ce fluide nourricier, revient au placenta par le canal des deux artères correspondantes, qui remplissent, en quelque sorte, les fonctions d’ar-