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nomènes bizarres, qu’on observe particulièrement chez les individus doués d’une vive sensibilité.

Ainsi, l’organe nerveux, susceptible de sentir par tous les points de sa substance et par toutes ses ramifications, est dans une activité continuelle, que le sommeil lui-même ne peut interrompre : les impressions et les déterminations flottent et se croisent en tout sens, dans son sein, comme les rayons de la lumière dans l’espace. Tantôt les extrémités gouvernent le centre : tantôt le centre domine les extrémités. Ajoutons encore que la moelle épinière et le cerveau reçoivent un nombre considérable de vaisseaux de toute espèce, et d’expansions de l’organe cellulaire. Ainsi, les mouvemens toniques, qui peuvent se propager de chaque point à tous les autres points de ce dernier organe, et les divers changemens qui peuvent survenir dans le cours des fluides, sont une source féconde d’impressions, auxquelles les extrémités sentantes n’ont, au moins directement, aucune part. C’est même là vraisemblablement, qu’il faut chercher la cause de la plupart de ces rapports vagues, qui associent le cerveau et les nerfs, à l’état