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précédens : il peut s’en présenter encore une foule de nouvelles à l’esprit de chaque lecteur. Et quoiqu’une longue habitude puisse rendre les fonctions du système nerveux et du cerveau presqu’indépendantes de quelques organes d’un ordre inférieur, peut-être dans l’état le plus naturel et le plus régulier, n’est-il aucun de ces organes qui ne concoure, plus ou moins, à toutes : il est même de fait que ceux qui tiennent le premier rang, ceux précisément dont les déterminations paroissent avoir été soigneusement soustraites à l’empire du moi, sont encore ceux-là même qui ne cessent pas un seul instant d’agir avec force sur le centre cérébral[1].

  1. Après avoir lu cet article, un ami très-versé dans les matières philosophiques, m’a dit : — Vous établissez donc qu’il peut y avoir sensibilité, sans sensation, c’est-à-dire, sans impressions perçues ? — Oui, sans doute : c’est même un point fondamental dans l’histoire de la sensibilité physique. — Mais ce que vous croyez pouvoir appeler dans ce cas, sensibilité, n’est-il pas ce que les physiologistes désignent sous le nom d’irritabilité ? — Non ; et voici la différence. L’irritabilité est la faculté de contraction qui paroît inhérente à la fibre musculaire, et que le muscle