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les organes, y portent aussi, ou y reçoivent les impressions d’où résultent toutes ces fonctions inapperçues : les causes par lesquelles ils sont privés de leur faculté de sentir, paralysent en même temps les mouvemens qui se passent sans le concours, quelquefois même contre l’expresse volonté de l’individu. Quoique la ligature, ou l’amputation des nerfs ait isolé totalement un membre du reste du système, on peut encore, au moyen de divers stimulans appliqués au-dessous du point de séparation, ranimer l’action des muscles auxquels ces nerfs portent la vie. Lors même que la mort a détruit le lien qui tenoit unies toutes les parties du système animal, et qui, par le concert de leurs fonctions, en reproduisoit incessamment le principe, les restes de puissance sensitive qui subsistent encore dans les nerfs, peuvent être artificiellement réveillés pendant un temps plus, ou moins long : et l’on voit renaître à-la-fois et indistinctement les déterminations, soit involontaires, soit volontaires, par l’irritation des mêmes nerfs qui les excitent et les dirigent chez l’individu vivant. Mais ces efforts ne produisent guère que des mouvemens anomales. De tels mouvemens n’ont aucun point