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été les jouets et les victimes de tous les corps environnans, de tous les phénomènes de la nature. Aussi l’homme, quand il se trouve réduit aux ressources bornées et précaires de la vie sauvage, quoiqu’il ait, dans cet état, tiré déjà de son cerveau beaucoup de moyens de conservation et de bien-être, qui seront éternellement refusés aux autres animaux les plus intelligens ; l’homme, dans cette vie incertaine, est toujours accablé de maux de toute espèce, et tourmenté de sentimens cruels et dangereux, résultat nécessaire d’un malheur habituel : et la population reste presque nulle dans ces pays infortunés, où la civilisation n’a point encore porté ses arts protecteurs et consolateurs.

§. iv.

Nous reconnoissons que dans les animaux les plus parfaits, les organes auxquels sont confiées les différentes fonctions principales, se divisent et se groupent en systèmes distincts ; mais que ces divers systèmes, unis par de nombreux rapports, et destinés à remplir un but commun, restent subordonnés les uns aux autres, suivant certaines