Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/327

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

force aveugle, indifférente dans les tendances qu’elle affecte : elle commence à manifester une sorte de volonté ; elle fait des choix. Et voilà pourquoi, considérée dans cet ordre d’effets particuliers, elle a reçu d’un habile chimiste, le nom d’attraction élective.

§. ii.

Si, nous élevant par degrés, d’un ordre de phénomènes à l’autre, nous suivons l’attraction dans les affinités végétales, nous la trouvons jouissant d’une propriété d’élection bien plus étendue, et si je puis m’exprimer ainsi, d’une sagacité d’instinct bien plus éclairée. Dans les affinités animales, la sphère de sa puissance s’agrandit encore : ses choix deviennent plus fins, plus variables, plus sages, ou quelquefois plus capricieux. De ces deux genres d’organisation, déterminés par le caractère des circonstances, dans lesquelles l’attraction réciproque des principes élémentaires s’est exercée, résultent certaines propriétés et certains phénomènes qui restent toujours soumis à son empire : et vraisemblablement, cette affinité devient capable de les produire seule, en