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§. iii.

Si nous voyons la matière passer successivement par tous les degrés d’organisation et d’animalisation, nous pouvons la voir aussi parcourir, en redescendant vers l’état de mort le plus absolu, la chaîne qu’elle a parcourue en s’élevant à l’état de vie le plus parfait. Les matières animales, dans leur décomposition, laissent échapper des gaz dont les végétaux s’emparent avec avidité, et qui leur procurent un développement plus rapide, une fructification pus abondante : car, ces gaz sont les mêmes que nous avons dit entrer directement dans leur organisation ; et ils n’ont, en quelque sorte, besoin que d’une circonstance favorable, pour devenir arbres, ou plantes, fleurs et fruits[1].

  1. Nous avons plusieurs fois entendu raconter à Franklin, qu’il avoit observé dans les forêts de l’Amérique septentrionale, une espèce d’oiseau qui, de même, que le kamichi, ou les vanneaux armés, porte deux tubercules cornus aux coudes des ailes. Ces deux tubercules deviennent, disoit-il, à la mort de l’oiseau, les germes de deux tiges végétales, qui croissent d’abord en pompant les sucs de son cadavre, et qui s’attachent ensuite à la terre, pour y vivre à la manière