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si l’on part de ces données, les unes certaines, les autres infiniment probables, il ne paraît plus si rigoureusement impossible de rapprocher la première production des grands animaux, de celle des animalcules microscopiques. Ces derniers êtres, productions ultérieures et singulières, qui n’appartiennent pas moins, en quelque sorte, à l’art qu’à la nature, ne semblent-ils pas en effet destinés à nos expériences et à notre instruction ; puisqu’on peut les tirer à volonté du sein du néant, en changeant les simples dispositions physiques, ou chimiques des matières qui doivent les former ? Et sans lever entièrement par-là le voile de la nature, ne peut-on pas, du moins porter un commencement de clarté dans ces ténèbres, que les préjugés et le charlatanisme peuvent seuls vouloir s’efforcer d’épaissir[1] ?

  1. Tous les phénomènes de l’univers ont été, sont, et seront toujours la conséquence des propriétés de la matière, ou des lois qui régissent tous les êtres : c’est par ces propriétés et par ces lois que la cause première se manifeste à nous : aussi, Vanhelmont les appeloit-il dans son style poétique, l’ordre de Dieu.