Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/313

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

doivent, tantôt au hasard des circonstances, tantôt à l’art et aux tentatives expérimentales de l’homme, sont susceptibles de rester fixes dans les races, et de s’y perpétuer jusqu’aux dernières générations. Les débris des animaux que la terre recèle dans ses entrailles, et dont les analogues vivans n’existent plus, doivent faire penser que plusieurs espèces se sont éteintes, soit par l’effet des bouleversemens dont le globe offre par-tout des traces ; soit par les imperfections relatives d’une organisation, qui ne garantissoit que foiblement leur durée ; soit enfin par les usurpations lentes de la race humaine : car toutes les autres doivent, à la longue, céder à cette dernière tous les espaces qu’elle est en état de cultiver ; et bientôt sa présence en bannit presqu’entièrement celles dont elle ne peut attendre que des dommages.

Mais cette belle découverte, particulièrement due aux recherches de notre savant confrère Cuvier, pourroit aussi faire soupçonner que plusieurs des races existantes ont pu, lors de leur première apparition, être fort différentes de ce qu’elles sont aujourd’hui. L’homme, comme les autres