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des arbres appellera bientôt les espèces plus développées, qui nous semblent plus dignes de couvrir et d’animer le sein de la terre. C’est ainsi que la plupart des îles du grand océan, que nous appelons improprement mer du Sud[1], reposent sur des noyaux, ou sur des roches qui sont l’ouvrage d’autres espèces, non moins imperceptibles, d’insectes marins : et c’est encore ainsi que, sorties par degrés du sein des eaux, où ces travailleurs infatigables font incessamment végéter de si puissantes masses, elles montent, viennent éprouver à la surface, les alternatives de la sécheresse et de l’humidité, l’action des gaz élémentaires dont l’air et l’eau se composent, l’influence des météores, celle du soleil et des diverses saisons ; et par des altérations graduelles, analogues à celles des laves, on les voit se couvrir successivement, de toutes les races végétales et animales, que la nature des matériaux primitifs de cette terre nouvelle est capable de faire

  1. Voyez la nouvelle division et la nouvelle nomenclature des mers, par mon confrère le citoyen Fleurieu, l’un des plus habiles géographes et navigateurs de l’Europe.