Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/305

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que les dernières expériences sur la végétation et même sur la génération proprement dite des animaux, rendent bien plus vague encore ? En effet, d’après les résultats de ces expériences, il paroît déjà beaucoup moins difficile de reconnoître la nature des matériaux dont se forment immédiatement les embryons : il est même probable que les circonstances qui président à leur premier développement, dans l’ordre le plus naturel, ne sont pas toujours indispensables pour les faire éclore ; et les physiciens semblent être dans ce moment, à la veille de déterminer, au moins une partie des changemens qu’éprouve la matière, en passant de l’état inorganique, à celui d’organisation végétale, et de la vie incomplète d’un arbre, ou d’une plante, à celle des animaux les plus parfaits[1]. Enfin, nous n’éprouverions plus

  1. Je crois devoir observer que les matières végétales ne paroissent produire immédiatement que des animalcules dépourvus de nerfs et de cerveau ; et que c’est dans les substances animales, qu’on voit se former des corps vivans, doués d’un appareil d’organes particuliers, où les fines recherches de l’anatomie moderne ont reconnu un véritable système nerveux et cérébral.