Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’air, dont ils étoient, en quelque sorte, accablés. Cependant il est vraisemblable que le froid agissoit ici directement et par lui-même, indépendamment des changemens particuliers qu’il pouvoit avoir produits dans la constitution de l’air. N’oublions point, en effet, que les êtres animés qui, dans tous les climats, conservent le degré de chaleur vitale propre à leur nature, doivent, pour cela même, en reproduire d’autant plus, que la température qui les environne, est plus froide. Or, en avançant vers les régions polaires, ou en entrant dans la saison des frimats, ils ne s’habituent que par degrés, à reproduire ce surcroît de chaleur ; comme en s’approchant des climats plus doux, ou en revenant vers la saison tempérée, ils ne perdent que par degrés aussi, l’habitude d’en reproduire trop pour ces climats et pour ces beaux jours. Ainsi, les oiseaux de Gmelin, saisis tout-à-coup par ce froid imprévu, n’avoient pas encore assez de chaleur propre pour contrebalancer l’action comprimante de l’air : la masse de leur corps, trop resserrée, ne pouvoit même peut-être occuper l’espace nécessaire pour s’élever librement dans ce fluide. Sans doute aussi, le froid avoit