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de parler. L’auteur, après avoir décrit le climat de l’Asie, et déterminé les effets moraux qui, selon lui, ne peuvent manquer d’en résulter, poursuit en ces mots :

« Mais ici, les institutions politiques ont secondé puissamment l’action des circonstances locales ; elles en ont singulièrement aggravé les mauvais effets.

La plus grande partie de L’Asie vit sous la domination des rois. Or, des hommes qui n’ont point contribué aux lois par lesquelles ils sont régis ; qui ne s’appartiennent point à eux-mêmes ; dont la tête est courbée sous un joug despotique, n’ont aucun motif de cultiver les arts militaires : ils ont, au contraire, de trop bonnes raisons de ne point paroître belliqueux. Rien de commun entre eux et leurs chefs : ni les travaux et les dangers, que les premiers supportent seuls ; ni les avantages et la gloire, qui devraient en revenir aux uns comme aux autres, mais auxquels le simple soldat n’a presqu’aucune part. Lorsque ces malheureux esclaves, forcés de quitter leurs foyers, leurs femmes, leurs enfans et leurs amis, vont chercher dans les camps, les fatigues et le carnage, toutes les vic-