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du Nord, il est impossible de nier qu’elle ne les ait caractérisées l’une et l’autre, avec autant d’exactitude que de talent.

Mais, je le répète, nous laisserons ici de côté, les preuves qui pourroient se tirer de la différence des langues sous les diverses latitudes, et de leur analogie dans des circonstances locales identiques, ou ressemblantes. L’influence du climat sur les habitudes morales de l’homme, est, en quelque sorte, surabondamment prouvée d’ailleurs ; et l’examen que nous venons de faire, j’ose le dire, avec une entière impartialité, ne me paroît pas pouvoir laisser, sur ce point, le moindre doute dans les esprits[1].

  1. Un ami très-éclairé me fait observer que l’effet du climat n’est pas le même pour le riche que pour le pauvre. Rien n’est plus vrai. Le climat agit encore très-inégalement sur les différentes classes d’artisans et d’ouvriers : son influence est même plus ou moins puissante, suivant les divers degrés de l’état social. Sur un sujet si fécond, il est impossible de dire tout. J’y reviendrai dans un autre ouvrage, dont le sujet sera le Perfectionnement de l’homme physique ; et je traiterai ces nouvelles questions, plus en détail que je n’eusse pu le faire dans le Mémoire sur le Régime, on dans celui-ci.