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J’ai même souvent observé que, parmi les animaux, ceux qui sont naturellement peureux, le deviennent beaucoup plus dans les temps qu’on appelle lourds, par les vents du midi, ou du sud-ouest, et généralement toutes les fois que la chute du mercure annonce une diminution notable dans la pesanteur de l’air[1].

Quand cette pesanteur est augmentée, au contraire, le ton général du système augmente, pour ainsi dire, dans le même rapport : et, pourvu que le changement soit graduel et modéré, toutes les fonctions s’exercent plus librement ; les mouvemens sont plus faciles et plus forts ; un vif sentiment d’énergie, d’alacrité, de bien-être, fait courir au-devant des sensations, fait désirer l’action comme un plaisir, et la transforme en besoin. Les sensations elles-mêmes deviennent plus nettes et plus brillantes ; le travail de la pensée se fait avec plus d’aisance et d’une manière plus complète. Enfin, l’individu jouissant de

  1. Le mercure peut descendre très-bas, quoiqu’il fasse beau, et que le ressort de l’air ne paroisse point diminué : mais ce cas est assez rare. Je ne l’ai guère observé que pendant les grandes chaleurs, et pendant les froids très-vifs.