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achève d’user des corps radicalement affoiblis : il les livre à tous les dégoûts, et à toutes les incommodités d’une vieillesse hâtive. Les maladies hypocondriaques les plus sombres, les penchans les plus bizarres et les plus égarés, l’immoralité la plus profonde, la cruauté la plus froide, en sont fréquemment la suite fatale : et l’homme tout entier se trouve dénaturé par un enchaînement d’effets successifs, qui se rapportent tous à ce simple changement, introduit dans l’ordre du développement de certaines forces et de certains besoins.

Mais les résultats d’une puberté précoce sont peut-être encore plus remarquables et plus étendus chez les femmes que chez les hommes : et, par l’influence immédiate ou médiate des femmes sur la vie domestique et civile, ils prennent un nouveau degré d’importance, relativement aux hommes eux-mêmes. On peut en suivre la trace jusques dans les plus intimes élémens de l’ordre social.

Et d’abord, ces femmes qui deviennent pubères au sein de l’enfance, avant que leur éducation soit même commencée, peuvent-elles obtenir des hommes un autre