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Mais ceci nous ramène plus directement encore à l’influence des climats.

En effet, certains pays hâtent évidemment, et d’autres retardent l’explosion de la puberté. Dans les pays chauds, elle prévient la terminaison de l’enfance : dans les pays froids, elle se manifeste à peine au commencement de la jeunesse ; et, pour l’ordinaire, la force des organes du mouvement est alors déjà consolidée, avant que les premiers désirs de l’amour se fassent sentir.

Nous avons fait observer ailleurs, que cette circonstance influe singulièrement sur toutes les habitudes des peuples des pays chauds. Comme les jeunes gens y sont très-souvent énervés avant que le corps ait pris tout son accroissement, les hommes languissent dans un état d’impuissance précoce : et cet état leur est d’autant plus importun, qu’autour d’eux tout respire la volupté, tout leur en retrace sans cesse les images, et va réveiller dans leur cœur éteint, les dernières étincelles du désir. Mais les sens ne se raniment pas toujours au gré de l’imagination. Voilà pourquoi l’usage, et par conséquent l’abus des drogues stimulantes, est presque général dans les pays chauds. Or, cet abus