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sorte ? N’interdisent-ils point en même temps, celles de certains autres arts, dont on ne peut s’y procurer qu’avec peine et à grands frais, les matériaux, ou les instrumens ? Sur les hautes montagnes, où croissent spontanément des herbages féconds, mais où la culture ne pourroit obtenir aucune autre récolte aussi profitable, les hommes doivent se borner à l’éducation des troupeaux : ils deviennent pasteurs ; ils préparent le beurre, ils fabriquent le fromage : et le commerce de ces produits de leur industrie, ou celui de leurs animaux eux-mêmes, est souvent le seul nœud qui les unisse aux habitans des vallons les plus voisins. Dans les plaines, où le labourage est plus facile, où les récoltes en grains, en légumes, en fruits, sont plus riches et plus variées, les hommes deviennent agriculteurs. Sur le penchant des heureux coteaux où la vigne prospère, ils deviennent vignerons. Au fond des bois, ils mènent une vie grossière ; et, pour ainsi dire, compagnons des bêtes farouches, ils deviennent, comme elles, sauvages et cruels. Les bords de la mer invitant à des pêches plus hasardeuses, en même temps que plus lucratives, exercent le courage de leurs ha-