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désolèrent si long-temps toute l’Italie[1], devoient absolument changer la face de ces marais infects, ou périr moissonnés par les maladies pestilentielles et par la misère. Le sol de la Batavie devoit imprimer à ses habitans, un esprit laborieux, attentif, patient, soigneux jusqu’à l’excès ; il devoit faire naître en eux des habitudes d’ordre et de parcimonie, les forcer à se créer des genres d’industrie nouveaux, à s’emparer d’un grand commerce : en un mot, il falloit que la Batavie couvrit son territoire de manufactures, et les mers les plus lointaines de vaisseaux, ou qu’elle rendit à l’Océan, ce même territoire que la liberté et les soins les plus attentifs et les plus laborieux ont pu seuls arracher à ses envahissemens.

Mais, pour descendre à quelques faits un peu moins généraux, le caractère du sol, la nature de ses productions, la température des lieux, et leurs rapports particuliers avec tout le voisinage, n’invitent-ils pas de préférence à la culture de certains arts ? Ne la commandent-ils pas même, en quelque

  1. Ce fut lors de l’invasion de l’Italie par Attila, que commença cette émigration.