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pides, émoussent la sensibilité, énervent les forces musculaires, disposent à toutes les maladies froides et lentes. Il est également notoire que dans plusieurs pays, d’ailleurs fertiles et riches, les habitans sont forcés à s’abreuver de ces mauvaises eaux. Les incommodités qu’elles produisent, ne tardent pas à faire sentir leur action dans tous les points du système : la langueur passe bientôt des organes aux idées, aux penchans, en un mot, au moral. Cette influence est donc évidemment soumise aux localités.

Je prends un autre exemple. Parmi les substances minérales dont les eaux et les productions de la terre peuvent être chargées, il n’en est aucune peut-être, qui soit plus commune, et qui cependant agisse avec plus d’efficacité sur les corps vivans, que le fer : aucune n’est plus capable d’augmenter la vigueur générale des organes, de communiquer à l’âme ce degré d’énergie, qui peut en être regardé presque toujours, comme l’effet immédiat. Une grande quantité de sources contiennent le fer, tantôt plus ou moins oxidé, tantôt en état salin, plus ou moins complet. Ce métal existe en nature, dans les liqueurs des animaux et de plusieurs