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est impossible, sans le secours de forces étrangères, de nous porter à de plus hautes régions. Cette pression étant dans l’ordre de la nature, paroît nécessaire au maintien de l’équilibre entre les solides vivans et les humeurs qui circulent, ou qui flottent dans leur sein : elle empêche l’expansion et la séparation des gaz qui entrent dans la composition des uns et des autres ; elle tend à perfectionner la mixtion des sucs réparateurs, en soutenant l’énergie et le ton des vaisseaux. Quand cette pression augmente, ou diminue beaucoup, et sur-tout brusquement, des changemens analogues ont lieu dans l’état et dans l’action des organes ; et leurs effets sont d’autant plus inévitables, que nous sommes ordinairement, comme on vient de le dire, dans l’impossibilité de les compenser, ou de les affoiblir, en nous plaçant, suivant le besoin, à différentes hauteurs du fluide. Si la pesanteur de l’air diminue jusqu’à un certain point, les hommes les plus vigoureux ressentent une diminution, en quelque sorte, proportionnelle de leurs forces : leur respiration n’est pas entièrement libre ; ils éprouvent un léger embarras dans la tête : et d’ailleurs, les sensations ne conservant plus la même