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gement de proportion dans les gaz, dont la combinaison le constitue, ou son mélange avec d’autres gaz qui lui sont étrangers, et dont la présence le vicie essentiellement ; enfin, la nature et la quantité proportionnelle des matières qu’il tient en dissolution, apportent de notables changemens dans son action sur l’économie animale : la pratique de la médecine et l’observation journalière en fournissent des preuves multipliées ; et peut-être n’est-il personne qui n’ait observé fréquemment sur lui-même, plusieurs effets très-différens de ce fluide, dans lequel la vie a besoin de rallumer à chaque instant son flambeau.

L’air pèse continuellement sur nous d’un poids très-considérable ; il nous enveloppe de toutes parts ; il nous presse par tous les points de notre corps, comme l’eau dans laquelle nage le poisson, l’enveloppe et le presse en tout sens : mais avec cette différence que, par ses propres forces, le poisson peut, à volonté, s’élever à toutes les hauteurs du fluide qui forme son partage ; tandis que nous sommes attachés à la base terrestre sur laquelle viennent s’appuyer les portions inférieures de l’air, et qu’il nous