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§. xii.

Si l’histoire naturelle a besoin d’une bonne géographie physique, la science de l’homme a besoin d’une bonne géographie médicale. Quoique ce dernier travail soit plus incomplet encore que le premier, les faits rassemblés par les médecins observateurs peuvent cependant fournir déjà plusieurs résultats précieux.

Baglivi, rendant compte du succès de ses traitemens, et cherchant à tirer de son expérience, des règles plus sûres de pratique, croyoit devoir ajouter par restriction : vivo et scribo in aëre romano. Bien loin de penser, comme beaucoup de théoriciens audacieux, qui, non contens d’avoir établi les préceptes les plus généraux sur quelques observations isolées, veulent encore appliquer à tous les pays ce qu’ils ont à peine expérimenté dans un seul, Baglivi reconnoissoit que, d’une ville à l’autre, on est forcé souvent de varier ses moyens de curation, et qu’il n’y a pas plus de médecine universelle pour tous les climats, que pour toutes les maladies. Mais il faisoit entrer dans les motifs de cette opinion, confirmée par des