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doux, plus particulièrement propres à la foiblesse heureuse. Presque toujours, en effet, le méchant est devenu tel, ou par la conscience pénible d’un état habituel de mal-être, ou par celle d’une force, en quelque sorte trop considérable : car une telle force, lorsqu’elle n’est pas soumise à la réflexion, devient facilement malfaisante, en se laissant emporter au hasard par une aveugle activité.

Dans les phthisies causées par des engorgemens hypocondriaques, ou par des affections stomacales, qu’accompagne presque toujours une disposition vaporeuse et spasmodique, les malades ne nourrissent, au contraire, que des idées sombres et désolantes. Bien loin de porter des regards d’espérance dans l’avenir, ils n’éprouvent que craintes, découragement, désespoir : ils sont moroses, chagrins, mécontens de tout ; et ils répandent sur les personnes qui les soignent, tous ces sentimens pénibles dont ils sont habituellement tourmentés.

C’est dans les pays où les eaux sont dures et crues, l’air âpre, les alimens grossiers, que tantôt le système lymphatique, tantôt le tissu cellulaire, s’engorge et s’endurcit