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presque toujours, qu’elles dégénèrent en peu de temps, dans ce nouveau climat, qui ne leur est pas propre ; quelquefois même, l’expatriation du malade suffit pour les dissiper entièrement[1].

  1. Hippocrate, en comparant les diverses expositions où peut être située une ville, trouve qu’il doit en résulter des différences notables dans les dispositions physiques et morales de ses habitans, quand même d’ailleurs la latitude et la nature du sol seroient à-peu-près semblables. « Si, dit-il, cette ville est garantie des vents du nord par des hauteurs, et battue, au contraire, des vents chauds qui soufflent entre l’occident et l’orient, ces hauteurs qu’elle a derrière elle, et qui la couvrent, lui versent des eaux abondantes, presque toujours chargées de sels. Ces eaux sont nécessairement froides l’hiver, et chaudes l’été : d’où s’ensuivent des inconvéniens, que n’éprouvent pas les villes plus heureusement situées à l’égard des vents et du soleil. Mais ces inconvéniens seront plus graves encore pour celles qui boivent des eaux de marais, ou de lacs, que le soleil ni les vents ne peuvent corriger ».

    Après avoir fait uni longue énumération des maladies qui se développent dans ces deux circonstances, et noté les modifications que le caractère et la marche des saisons peuvent leur faire subir, Hippocrate ajoute : « Ces maladies doivent être regardées comme dépendantes du sol. S’il survient quelque épidémie, elles