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Il est encore sûr que l’usage modéré du vin peutimprimer, à la longue, une partie des habitudes physiques et morales dont ce tempérament se compose. Un air serein, une heureuse température, la présence continuelle d’objets rians, des alimens succulens et doux, mais stimulans et fins, en secondant ce premier effet, ne sauroient manquer de faire prendre au systême toutes ces favorables habitudes : et pour peu que les institutions sociales laissent le climat exercer en paix son influence, pendant quelques générations, un pays tel que celui qui vient d’être décrit, est toujours habité par une race d’hommes dont la tournure d’esprit, les passions, ou les goûts ont ordinairement le même caractère, et se manifestent par des traits analogues ou correspondans.

Sans doute le passage suivant d’Hippocrate ne doit pas être regardé comme entièrement relatif à ces pays et à ces hommes : mais on voit que le caractère du terrain dont il parle, et celui qu’il attribue à ses habitans, sont parfaitement conformes l’un à l’autre, et qu’ils confirment les vues qui viennent d’être exposées. « Les habitans des lieux élevés, et qui ne sont point trop inégaux et montueux ;