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§. viii.

Le tempérament, caractérisé par l’aisance et la liberté de toutes les fonctions, par la tournure heureuse de tous les penchans et de toutes les idées, se développe rarement et mal, dans les pays très-froids et dans les pays très-chauds. Dans les uns, les résistances extérieures sont trop puissantes, et les impressions trop souvent pénibles : dans les autres, la bile contracte des qualités trop stimulantes ; l’affoiblissement des organes de la génération est trop précoce ; les forces centrales sont trop constamment débilitées par leur distraction et leur dispersion continuelles ; enfin, trop souvent un estomac foible produit des affections nerveuses, qui font naître à leur tour, les habitudes de la crainte et de l’abattement.

Les climats tempérés, les terrains coupés de coteaux, arrosés d’eaux vives, couverts de vignobles ou d’arbres à fruits, et dont le sol, tout-à-la-fois fertile et léger, est naturellement revêtu de verdure et de doux ombrages, sont les plus propres à développer dans les individus et à fixer dans les races, le tempérament heureux dont nous parlons.