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bitudes se perfectionner, ou se dégrader de jour en jour. Les impressions par lesquelles se reproduit l’ordre des mouvemens conservateurs, impressions qui tendent sans cesse à introduire de nouvelles séries de mouvemens, sont elles-mêmes susceptibles d’éprouver des changemens notables. Si, par l’effet avantageux ou nuisible du régime, les organes acquièrent de nouvelles manières d’être et d’agir, ils acquièrent également de nouvelles manières de sentir. Enfin, le changement primitif ne fût-il que circonscrit et local, ces modifications de la sensibilité sont le plus souvent imitées, en quelque sorte, par tout le système vivant.

Tel est le principe, ou la cause des grands effets, que les anciens attribuoient, avec raison, à la diététique en général, et en particulier à la gymnastique, dont ils avaient d’ailleurs eux-mêmes déjà si bien reconnu les inconvéniens[1]. Telles sont encore les

  1. Hérodicus avoit voulu l’appliquer au traitement des maladies aiguës : Hippocrate fit voir que l’exercice y est toujours nuisible, et même que dans plusieurs maladies chroniques, il peut souvent faire beaucoup de mal, quand il n’est pas très-doux, très-sagement gradué.