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petit nombre de générations, les étrangers reçoivent plus, ou moins son empreinte[1] : 4°. Enfin, parce que les défenseurs de cette théorie sont obligés, pour la soutenir, de se livrer à une foule de conjectures. J’ajoute que presque tous leurs argumens sont négatifs, et que la ténacité de quelques caractères propres à certaines races, qui paroissent résister à leur transplantation et à leur dissémination parmi les autres peuples, ne prouve absolument rien. En effet, les observations et les expériences nécessaires pour rendre cette remarque solide et concluante, n’ont point été faites : la courte durée des individus permet trop rarement d’apprécier au juste la part que peut avoir le temps, dans toutes les opérations de la nature ; et rien cependant ne seroit plus nécessaire : car,

  1. Je citerai ici, le fait attesté par plusieurs voyageurs, touchant ces familles portugaises établies dans les îles du Cap-Verd, depuis la fin du quinzième siècle tout au plus ; lesquelles, dans cet espace de temps, que nous devons regarder comme très-court, sont devenues presque entièrement semblables aux Nègres indigènes du pays, et à ceux du continent voisin. Ce fait semble fournir une preuve directe contre la théorie de la diversité des espèces.